jeudi 6 septembre 2012

Des silhouettes étranges...


Quittant la route 66 pour de bon, on poursuit en direction du parc de Joshua Tree. Les paysages que l’on suit restent dans une dominante désertique parsemés çà et là d’arbustes rachitiques et de vieilles bicoques abandonnées.










Alors qu’au loin on aperçoit les premiers signes de civilisation, des arbres hérissés à l’allure torturée font leur apparition. La ville de Joshua Tree s’est développée au milieu des arbres du même nom et chaque maison en possède plusieurs en pas de porte, au moins ils n’ont pas à s’embêter pour la déco du jardin !

Une petite pause chez les ranger s’impose car on se sentirait dépeuplé sans eux ! On tombe sur un amoureux du parc qui nous captive en nous racontant l’histoire du lieu et les possibilités du jour.




Ce parc est situé à la jonction de deux déserts, ceux de Mojave et du Colorado et abrite des écosystèmes très différents. Le Mojave, situé en altitude et donc plus frais, est l’habitat des arbres de Josué (joshua tree in english of course) qui sont en réalité d’immenses Yuccas se teintant de fleurs blanches au printemps.








Les indiens s’en servait afin de confectionner des paniers et des sandales ou se nourrissait de leurs fleurs et ils furent baptisés comme bien souvent dans la région par ces sacrés Mormons qui virent dans ces formes Josué en pleine supplication…

On s’enfonce alors par la route panoramique qui traverse le parc dans ce paysage au caractère mystique dénudé et semé de rochers. 







La vision de ces centaines d’arbres aux formes plus tarabusquées les unes que les autres est phénoménale ! On se met rapidement à concourir pour trouver celui qui est le plus tordu ou le plus volumineux.





Première pause photos à la hidden valley afin de voir cette espèce particulière de yuccas de près et d’observer quelques grimpeurs. Paradis des amateurs de varappe, l’autre particularité du lieu est la présence de rochers en forme de sphères.










L’érosion de l’eau souterraine sur ces roches magmatiques à transformé des blocs, à l’origine rectangulaires, jusqu’à leur donner cette allure spéciale.




Vu la fournaise, on opte plutôt pour de la randonnée motorisée si bien qu’on poursuit toujours plus loin dans le parc en direction du désert du Colorado.


Le paysage se fait encore plus sec alors qu’on s’approche du Cholla cactus garden, après un bon bout de route tout de même… Pour cela on est prêt à faire quelques pas !

Alors que la route descend du plateau sur lequel on se trouvait, on y arrive enfin. Une immensité de cactus étincelants au soleil nous attend.
En contrebas et à perte de vue s’étale le désert du Colorado, qui d’ici rappelle la vallée de la mort !










Raison de plus pour rester à sa lisière et emprunter le sentier explicatif à travers les Cactus « Chollas » plutôt que de pousser plus avant sur la route, il fait déjà assez chaud ici, on décide de ne pas tenter notre chance plus bas !
De loin la plante entière semble être recouverte d’une fourrure argentée, qui lui vaut son surnom d’ourson en peluche bondissant. Il s’agit en fait de centaines de redoutables épines dont l’extrémité recouverte de microscopiques barbelés se détache et pénètre dans la peau à la moindre éraflure. D’où la partie « bondissante » du surnom. Cette espèce de cactus se reproduit par ces épines qui  une fois tombées vont former une nouvelle plante.


Dans cette partie du désert on trouve donc des oasis de Chollas disséminés par le vent ou des animaux qui les auront séparés de leur plante d’origine. Le paysage si dégagé plus tôt, est dans ce jardin remplis de plantes adaptées à l’environnement désertique. On apprend grâce au petit guide de l’endroit les spécificités de chacune. On repart de là la conscience tranquille on aura au moins fait une « marche » dans la journée.

Sur le retour on fait un bref arrêt au skull rock qui comme son nom l’indique est un énorme rocher en forme de crâne. La ressemblance ne laisse pour une fois pas beaucoup de place à l’imagination, et on fait comme les autres visiteurs du parc, s’arrêter pour ajouter une photo à notre tableau de chasse des bizarreries de la nature.













On bifurque finalement sur une voie parallèle en direction de Keys View. Point de vue perché sur la crête d’une des (petite) Bernardino mountains, il permet une vue panoramique sur la coachella valley.







Le panorama est fabuleux malgré le soleil de face et on discerne au loin la salton sea au Mexique et surtout la fameuse faille de San Andreas à nos pieds ! On dirait une colline boursouflée et étirée, Ouf pas de tremblement de terre en vue… 






Vient le moment du départ et on traine les pieds pour en sortir. A lumière du soleil rasant, les Joshua tree paraissent comme embrasés sur fond de collines minérales rougeoyantes.

On ne s’attendait pas à être autant emballé par ce parc et comme bien souvent on se dit que rien ne vaut une vision au soleil couchant…



On comprend pourquoi ce lieu a inspiré tant d’artistes, il fut en effet le lieu de retraite privilégié pour le milieu hippie de Los Angeles dans les années 1970.

Des personnalités telles que Neil Young, The Eagles,… le consacrèrent même comme l’épicentre de la culture californienne ces années-là ; et pour les fans de U2 il fut le titre et thème de leur 5ème album !


Notre ranger nous avait parlé d’une fête qui devait se tenir dans la ville de Palm Springs toute proche, comme il a été de bon conseil jusqu’ici on y va !

Grands magasins, enseignes lumineuses et nombres croissants de 4X4 nous font dire qu’on se rapproche d’une ville d’importance. Tout d’abord une descente vertigineuse nous attend bardées de panneaux prévenants de vents violents. En effet, on est secoué comme dans un shaker et contraint de fermer toutes les fenêtres tellement ça souffle ! On débouche alors dans un champ immense d’éoliennes et on comprend le choix du lieu...


Ça détonne par rapport aux paysages du jour, on a l’impression d’être dans un décor futuriste avec les millions de lumières rouges clignotants au sommet de ces géants d’aciers.

Un peu étourdit, on se fraye un chemin en direction du centre-ville afin de trouver un emplacement. Encore changement de décor dans cette cité rétro chic célèbre pour avoir été le lieu de villégiature préféré de Sinatra, Dean martin, Elvis ou autres starlette. L’avenue principale bordée d’immenses palmiers est le lieu d’une foire nocturne. On slalome gaiement entre étals de nourritures exotiques, marchants d’arts ou photographies et breloques diverses.



Après avoir contemplé une statue gigantesque de Marilyn Monroe, on finit la soirée les pieds sous la table (que c’est bon…) dans un bon pti resto italien.

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